Plaidoyer en faveur de l'éducation dans les contextes fragiles et touchés par des conflits

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Learning event WCA

Comment les acteurs de la société civile en Afrique de l'Ouest et du Centre tentent de trouver des solutions aux défis de l'éducation dans un contexte de conflit et d'instabilité politique.

Au cours des deux dernières décennies et au dela, la région d'Afrique de l'Ouest et du Centre est devenue le théâtre de conflits de toutes sortes, auxquels s'ajoutent des catastrophes naturelles. Les gouvernements ne sont souvent pas préparés aux conséquences des catastrophes et des crises sécuritaires et peinent parfois à adapter leur systeme éducatif. Les organisations de la société civile ont ainsi de plus en plus de mal à fonctionner et à creer un impact.

Rassembler les organisations de la société civile confrontées à des défis communs

En réponse aux demandes exprimées par les coalitions, l'Unité de gestion régionale d'EOL pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre a organisé un atelier d'apprentissage à Lomé du 26 au 29 septembre 2023. L'atelier a réuni une vingtaine de responsables d'OSC des pays francophones. L'objectif était de stimuler la réflexion et de renforcer les capacités des bénéficiaires de subventions EOL et des autres acteurs du secteur de l'éducation en termes de mise en œuvre de programmes, de plaidoyer et d'influence dans les pays partenaires du GPE affectés par la fragilité et les conflits dans la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre.

"En temps de crise, les gouvernements ont tendance à changer leurs priorités. L'éducation est généralement sous-financée et, en temps de crise, cette situation est encore plus grave. Il est important que les gouvernements continuent à jouer leur rôle et veillent à ce que les enfants continuent à apprendre en temps de crise", déclare Stephanie Mekinda, responsable du programme régional EOL, dans une interview accordée à la télévision nationale togolaise.

 

Discuter des solutions possibles

L'événement d'apprentissage régional visait à examiner comment

  1. Comprendre les concepts, mesurer les contraintes et préparer les interventions

  2. Plaidoyer en situation d'urgence : niveaux d'intervention, enjeux et retours d'expérience

  3. Renforcer les collaboratives d'apprentissages et se projeter dans les prochaines étapes (2024-2026).

Après une séance d'information et d'orientation le premier jour, l'atelier s'est concentré sur la discussion et le partage d'expériences. Ces connaissances ont été complétées par les contributions d'autres participants, dont beaucoup avaient une longue expérience des pays en crise ou y vivent.  

L'échange d'expériences par pays a été au cœur des activités du deuxième jour, au cours de laquelle les differents acteurs on fait des présentations permettant de saisir le contexte spécifique des pays en crise, tels que le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Tchad et le Niger, par rapport à celui des pays moins touchés, tels que Madagascar, le Sénégal et le Togo, qui bientot risquent d'être inclus dans la liste des pays dits fragiles.  

Ces présentations des cas selon les pays, agrémenté d'animations telles que le world café, ont été complétées par des exercices de simulation de plaidoyer organisés le troisième jour avec des participants et certains membres du personnel d'EOL divisés en groupes. 

"Nous avons eu une représentation à différents niveaux, nous avons des pays qui ne sont pas encore vraiment en crise, je pense au Togo et au Bénin ; c'est vrai qu'il y a des incursions dans certaines régions, mais pour l'instant ils ne sont pas classés comme étant en crise. Il est important que les acteurs de l'éducation dans les zones fragiles partagent leurs expériences avec ces autres pays afin qu'ils puissent commencer à réfléchir à des stratégies de préparation et de réponse. Nous voulons également renforcer le travail en réseau", déclare Stephanie Mekinda.

 

Une ébauche de solution

A la fin de l'atelier, les éléments clés des connaissances nécessaires pour comprendre le domaine de l'éducation en situation d'urgence, ses normes, ses outils et son utilisation dans le plaidoyer ont été mis en évidence et, si nécessaire, contextualisés pour permettre aux leaders de coalitions d'aligner davantage leur travail sur les normes internationales et les meilleures pratiques disponibles dans la région. Les participants ont accueilli favorablement la perspective de s'impliquer davantage dans l'apprentissage organisationnel et ont exploré un certain nombre de propositions visant à renforcer leur participation à la diffusion/utilisation des connaissances en la matière.  

La feuille de route produite à l'issue de cet atelier est destinée à guider les coalitions dans la préparation et la réponse aux situations d'urgence. Elle recense les besoins en matière de formation et d'engagement et, accessoirement, peut servir à définir le programme d'apprentissage des coalitions pour la période 2024-2026.  

Les coalitions ont été stupéfaites d'apprendre les divers dynamismes autour de l'éducation en situation d'urgence, et ont réalisé avec satisfaction qu'il y a tant de choses auxquelles elles contribuent en tant qu'organisations de la société civile en fournissant des solutions même dans des contextes fragiles.

"Je souhaite exprimer ma grande satisfaction quant aux résultats obtenus à l'issue de cet atelier régional d'apprentissage sur l'éducation en situation d'urgence... J'ai exhorté les participants à s'engager, chacun dans leur pays, dans une dynamique de plaidoyer en faveur de la continuité éducative dans les situations d'urgence".

a déclaré M. Egbenyimon Eyessi, le président du conseil d'administration de la Coalition nationale togolaise pour l'éducation pour tous (CNT-EPT).

 

Pour plus d'informations sur l'événement régional d'apprentissage de l'EOL sur l'ESU au Togo, veuillez consulter le Rapport EOL- Atelier d'apprentissage de Lomé sur l'éducation dans les pays fragiles et en crise.docx | Powered by Box