Le rapport d’avancement technique d’Education à Voix Haute présente des résultats significatifs réalisés dans le domaine de l’éducation.

Nous sommes ravis de vous présenter le dernier rapport d’avancement technique, couvrant la période de juillet 2024 à juin 2025. Après avoir constaté les résultats obtenus au fil des ans, nous assistons aujourd’hui aux effets positifs des efforts déployés par les bénéficiaires : des progrès tangibles et des changements systémiques dans les systèmes éducatifs.

« C’est vraiment encourageant. Nous sommes ravis de voir la différence que font les bénéficiaires pour construire de meilleurs systèmes éducatifs pour les enfants et les adultes, en particulier les plus vulnérables », déclare Stephanie Mekinda Ndongo, responsable régionale du programme Education à Voix Haute en Afrique de l’ouest et centrale.

Le rapport d’avancement technique confirme que les organisations de la société civile soutenues par Education à Voix Haute ont pris des mesures décisives pour influencer les politiques, renforcer la redevabilité et produire des données probantes, autant d’éléments essentiels à la mise en place de systèmes éducatifs inclusifs et équitables.
« Ces réalisations reflètent la consolidation d’années de renforcement des capacités et de plaidoyer, qui se traduisent désormais par des résultats tangibles », déclare Stephanie Mekinda Ndongo.

Un changement durable et généralisé dans le domaine de l’éducation ne peut se produire que lorsque les gouvernements collaborent avec la société civile pour faire les bons choix politiques et les mettre en œuvre. C’est pourquoi Education à Voix Haute place le changement politique au cœur même de sa mission et suit chaque année ces évolutions, qui constituent l’un des principaux indicateurs de réussite du programme.

Cette année, les bénéficiaires ont influencé 57 changements de politique nationale dans 28 pays, ainsi que 2 changements mondiaux et 3 changements régionaux. Ces réformes visent à garantir que les systèmes éducatifs répondent aux besoins de tous les apprenants, en ce qui concerne l’inclusion, le financement et l’amélioration de la qualité.

Parmi les exemples de ces changements politiques, on peut citer le Yémen, où le gouvernement a adopté le Plan stratégique pour le secteur de l’éducation 2024-2030, garantissant l’inclusion des filles, des enfants handicapés et des communautés marginalisées. Un autre changement politique a été réalisé en Ouganda, où le budget de l’éducation a augmenté de 11,5 %, avec des dispositions pour l’éducation spécialisée et le développement des enseignants. La Mongolie a adopté des directives complètes en matière d’éducation bilingue, garantissant ainsi aux enfants issus des minorités ethniques kazakhe et touva la possibilité d’étudier à la fois dans leur langue maternelle et en mongol. En Bolivie, les bénéficiaires ont contribué à façonner les débats politiques municipaux, veillant à ce que la mise en œuvre de la loi sur l’éducation et du modèle éducatif national reflète les priorités en matière d’interculturalité, de langues autochtones et d’égalité des genres.

Le rapport de cette année met également l’accent sur les initiatives qui viennent compléter les réformes politiques en intégrant des pratiques inclusives dans les systèmes éducatifs. Au cours de la période considérée, 19 initiatives en faveur d’une éducation transformatrice et inclusive ont été adoptées par les gouvernements. Au Népal, par exemple, la liste de contrôle pour l’éducation gratuite et obligatoire a été révisée afin d’inclure des données ventilées par sexe, renforçant ainsi le suivi sensible au genre. De même, en Indonésie, des groupes de travail scolaires ont été créés pour lutter contre la violence sexiste, créant ainsi des environnements d’apprentissage plus sûrs.

La production de preuves crédibles reste la pierre angulaire d’un plaidoyer efficace. Cette année, les bénéficiaires ont publié 99 études, rapports et évaluations, notamment des analyses budgétaires, des rapports sur l’ODD 4 et des études thématiques portant sur l’inclusion et l’éducation dans les situations d’urgence.

Ces résultats ont alimenté le dialogue politique et renforcé la voix de la société civile. Par exemple, au Malawi, les recherches sur les lacunes dans le financement de l’éducation des filles et des enfants handicapés ont alimenté le plaidoyer parlementaire. En Bolivie, un rapport de la société civile sur les défis systémiques en matière d’éducation a façonné le dialogue politique national.

Les mécanismes de redevabilité sociale, qui permettent aux citoyens de contrôler les engagements pris en matière d’éducation et de demander des comptes aux gouvernements, constituent un autre domaine dans lequel des progrès ont été réalisés. Cette année, 75 de ces mécanismes ont été créés ou renforcés.

« De tels mécanismes contribuent de manière décisive à renforcer la transparence et l’engagement des citoyens », explique Kristina Weibel, conseillère MEL à Education à Voix Haute . « Ils jouent un rôle crucial pour rendre les systèmes éducatifs plus réactifs, garantir le respect des engagements et offrir aux citoyens des moyens efficaces de participer à l’amélioration de la qualité de l’éducation qu’ils reçoivent. »

Au Bangladesh, par exemple, CAMPE a renforcé les comités de gestion scolaire afin d’inclure les voix marginalisées dans la planification scolaire, tandis qu’au Ghana, l’initiative Open School Data lancée par School for Life permet aux communautés d’accéder aux données scolaires relatives aux performances et aux finances.

Au-delà des indicateurs clés, le rapport présente également plusieurs réalisations et développements importants qui ont marqué la période considérée. Parmi les faits marquants, on peut citer :

  • Évaluation externe : une évaluation indépendante réalisée par INTRAC a salué le programme Education à Voix Haute comme étant « bien géré, efficace et stratégiquement important », ce qui constitue une forte reconnaissance de la pertinence et de l’impact du programme.
  • L’éducation sensible au genre et à l’inclusion sociale : un appel à propositions dédié a permis à 27 bénéficiaires d’approfondir leur travail sur l’inclusion, renforçant ainsi notre engagement en faveur de systèmes éducatifs équitables et sensibles au genre.
  • Participation aux forums politiques : la voix de la société civile dans la prise de décision continue de se faire entendre. Aujourd’hui, 93 % des bénéficiaires sont membres de groupes éducatifs locaux, influençant activement les programmes éducatifs nationaux et veillant à ce que les points de vue marginalisés soient pris en compte.
  • Apprentissage : le renforcement des capacités reste la pierre angulaire de notre approche. Cette année, nous avons soutenu 29 collaborations d’apprentissage, parallèlement à des échanges entre pairs et à des formations en ligne, aidant ainsi les bénéficiaires à renforcer leurs stratégies et à partager leurs meilleures pratiques.

« Les résultats présentés dans ce rapport d’étape témoignent du fait qu’une éducation inclusive et équitable est possible lorsque les voix sur le terrain sont entendues et valorisées. C’est un privilège pour Education à Voix Haute d’accompagner les organisations de la société civile dans cette démarche, en leur apportant un soutien et des opportunités d’apprentissage qui contribuent à transformer le plaidoyer en action », déclare Sohail Aziz, responsable régional des programmes pour Education à Voix Haute en Asie-Pacifique.

Parcourez le rapport complet: Education à Voix Haute Rapport d’avancement technique 2024–2025.

La Mongolie a adopté une politique d’éducation bilingue afin de favoriser l’intégration des minorités ethniques.
Les communautés kazakhes et touvaines, minorités ethniques et nationales traditionnellement semi-nomades, ont longtemps été confrontées à des obstacles pour accéder à l’éducation formelle. Pour remédier à cette situation, la coalition nationale de la société civile « All for Education ! » (AFE) milite depuis 15 ans en faveur d’une éducation plus inclusive. En mai 2025, leurs efforts ont abouti à l’adoption de lignes directrices nationales en faveur de l’éducation bilingue, permettant aux élèves de recevoir un enseignement dans leur langue maternelle ainsi qu’en mongol. L’un des résultats attendus de cette nouvelle politique est que l’éducation de la petite enfance (EPE) deviendra plus pertinente pour les minorités ethniques, ce qui entraînera une augmentation des taux de scolarisation dès le plus jeune âge. Ce changement devrait également réduire les tâches domestiques et les soins non rémunérés effectués par les femmes, ce qui leur permettra d’entrer sur le marché du travail et d’améliorer leurs moyens de subsistance.
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Photo: Antihezez Atelier / GPE

YOUTH-LED EFFORTS TO ESTABLISH ANTI-HARASSMENT COMMITTEES ACROSS BANGLADESH
The Institute of Informatics and Development (IID), through its Youth for Policy platform, launched a nationwide campaign to implement the 2009 High Court directive on sexual harassment complaint committees in educational institutions. Volunteers were trained on legal requirements and advocacy strategies, then identified schools and colleges without committees. They approached decision-makers with practical proposals for five-member committees, ensuring gender parity. The campaign emphasized collaboration with teachers, parents, and administrators to build ownership and embed committees into governance systems. Sustained follow-up promoted awareness and safety measures, such as posters and improved campus security. As a result, Sexual Harassment Complaint Committees
were established in 21 schools and colleges across 20 districts. The Committees are recognised by school and college authorities, ensuring

Photo: IID

COLLABORATIVE LEARNING IN FOCUS: CBDE’S DIGITAL REPOSITORY FOR EDUCATORS
In Bolivia, the Campaña Boliviana por el Derecho a la Educación (CBDE) created a digital repository to showcase best practices. This platform currently features 35
examples that highlight efforts in promoting inclusive and bilingual intercultural education. Each practice reflects the dedication of educators and organizations
working to make learning environments more equitable. The repository is designed not only to inspire but also to serve as a practical resource for replication.
Education authorities and practitioners are encouraged to adapt these models to their own contexts. Civil society organizations are also invited to contribute by
sharing their experiences. The goal is to foster a collaborative space for learning and innovation in education. By making these practices accessible, CBDE hopes
to strengthen inclusive education across Bolivia and beyond. The repository can be explored

Illustration: CBDE

STUDENT PARTICIPATION TRANSFORMS CURRICULUM DEVELOPMENT IN LESOTHO
For many years, students in Lesotho did not have a platform to influence the conditions of their education. The disconnect between the education system and their lived realities led to early school dropouts and inadequate learning outcomes. In 2024, a nationwide grassroots youth-movement blossomed, advocating for inclusion, peacebuilding and education reform. The Lesotho Council of NGOs (LCN) supported this movement by providing technical, financial and advocacy support. This enabled Young Christian Students, who spearheaded the movement, to launch a nine-month program to train students in leadership, mediation and rights-based advocacy. Mediation training enabled students to engage in constructive and peaceful dialogue with school leadership rather than resorting to disruptive measures. Principals and teachers were also trained to foster an enabling environment for youth leadership. These efforts led to the creation of multiple platforms for youth engagement in education with teachers, school leaders and community organisations responding positively to this shift. As a result, students are now able to influence their education systems to better cater to their lived realities and needs.

Photo: Obert Theko, Principal of Ikaheng High School / LCN

JOINT ADVOCACY ADVANCES EDUCATION FINANCING IN SENEGAL
In Senegal, the national education coalition COSYDEP, together with CSOs from the Tax Education Alliance, successfully advocated for increased domestic financing for education. The coalition organised multi-stakeholder discussions, disseminated analytical reports on education financing and fiscal policy reform, and developed evidence-based budget recommendations. These actions contributed to a 7.6% increase in domestic education funding compared to the previous year. This means additional funding for measures such as new educational infrastructure, and strengthened vocational training that better aligns with market needs. COSYDEP’s work also helped initiate broader fiscal reforms. These include efforts to improve domestic resource mobilization, rationalise tax exemptions, and direct spending toward social priorities.

Photo: Chantal Rigaud / GPE