La gouvernance inclusive du système éducatif en situation de crise
Les Objectifs de Développement Durable (ODD) ont conduit à une restructuration des politiques éducatives dans leurs objectifs comme dans leurs mécanismes. Au Sénégal, pays classé parmi les 25 pays les plus pauvres du monde, les capacités du système éducatif restent faibles, pour prendre en charge le droit à l'éducation de tous les enfants.
Ces lacunes affectent les cibles issues des groupes vulnérables. De plus, dans un contexte de crises sanitaires et sécuritaires, exacerbées par la rareté des ressources financières, les politiques les plus viables devraient être celles qui favorisent l'inclusion et l'intersectorialité. En outre, la pandémie a créé de nouveaux défis qui nécessitent innovation et créativité.
Le projet vise donc à renforcer la capacité de la société civile à promouvoir l'équité et l'apprentissage collaboratif en améliorant sa participation pour la transparence et l'inclusion dans la formulation, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques éducatives. Pour ce faire, il faut offrir des possibilités d'éducation diversifiées afin de garantir que les divers besoins d'apprentissage soient satisfaits par des offres inclusives et flexibles.
Cependant, de nombreux enfants et jeunes ne jouissent toujours pas du droit à l'éducation en raison de contraintes économiques, environnementales et socioculturelles.
Selon le dernier rapport sur la situation de l'éducation nationale (RNSE 2020), le système se caractérise toujours par de faibles taux d'achèvement (62,1 % au niveau élémentaire et 36,6 % au niveau intermédiaire). Par sexe, l'achèvement est plus élevé pour les filles (40,8 %). Le taux brut de scolarisation (TBS) au niveau élémentaire est de 85,9%. Par ailleurs, il y a environ 1 500 000 enfants non scolarisés (études COSYDEP 2O16 et USAID 2017). Cet état de fait est dû à un manque de capacités institutionnelles et techniques de la part de l'État et des autres acteurs, notamment les organisations de la société civile (OSC). A cela s'ajoute le manque de pertinence et d'inclusion dans les approches, mais aussi le cloisonnement des interventions, ce qui constitue un obstacle à la réalisation des ODD.
Cette intervention s'appuie sur les résultats fructueux de la première phase EOL (2020-2021). Elle s'appuiera sur ces réalisations en améliorant leur qualité, en augmentant leur portée et en approfondissant leur impact. L'initiative vise directement les OSC, actives dans la promotion des droits de l'homme, en particulier le droit à l'éducation. Les institutions publiques et les gouvernements locaux seront également des bénéficiaires indirects en raison de leurs responsabilités en matière de prestation de services.
Ce projet de renforcement des capacités permettra à la société civile d'identifier les goulots d'étranglement pour une prise en compte effective d'une éducation de qualité pour les groupes vulnérables grâce à l'intersectorialité et à un suivi plus méthodique de l'inclusion et de la transparence de la gouvernance du système éducatif. Ce projet permettra une meilleure organisation et une plus grande capacité de la société civile à influencer les politiques publiques tant au niveau national que local avec des contributions plus pertinentes et un impact plus important sur les décisions liées aux politiques éducatives.
Une phase antérieure du projet a été mise en œuvre en 2020-2021 avec le soutien d'Education à Voix Haute.