L'Indonésie a besoin de directives claires en matière de prévention et de traitement de la violence à l'école. Les efforts des organisations de la société civile ont encouragé le gouvernement à adopter des réglementations pour résoudre ce problème.

Les cas d'intimidation, de harcèlement, de violence physique et d'autres formes d'agression parmi les élèves dans les écoles en Indonésie Indonésie étaient très fréquents. Selon l'évaluation nationale de 2022, 36 % des élèves indonésiens risquaient d'être victimes de harcèlement, 35 % de violences sexuelles et 27 % de sévices corporels. (MoE, 2022).

Le manque de directives et de protocoles clairs sur la manière d'aborder et de prévenir la violence à l'école a contribué à une culture où ce type de comportement était souvent normalisé ou ignoré.

Dans l'ensemble, la situation se caractérisait par un manque de sensibilisation, des politiques inadéquates et des mécanismes de soutien insuffisants pour lutter contre la violence et le harcèlement à l'école ainsi que prévenir ces phénomènes.

Les élèves ont rencontré des difficultés importantes pour signaler les incidents, demander de l'aide et se sentir en sécurité dans leur environnement d'apprentissage. Cela a eu un impact négatif sur leur bien-être et leurs résultats scolaires.

Le pouvoir de la collaboration

En 2023, le ministère de l'Éducation a adopté une règlementation sur la prévention de la violence, la prise en charge dans les unités éducatives, y compris la violence sexiste.

La règlementation établit des mécanismes de traitement et de signalement des incidents de violence. Il s'agit notamment de procédures de signalement, d'enquête et de mesures disciplinaires appropriées à l'encontre des auteurs d'actes de violence, ainsi que d'une procédure équitable et transparente.

Cette règlementation marque une avancée significative dans la collaboration entre le gouvernement et les organisations de la société civile (OSC) pour lutter contre la violence et le harcèlement dans les établissements scolaires.

Les OSC nationales, notamment le réseau pour la surveillance de l'éducation (Coalition nationale pour l'éducation en Indonésie), partenaire de L’Éducation à voix haute, et la coalition nationale pour l'éducation, ont joué un rôle crucial dans la défense de cette réglementation, en attirant l'attention sur la question de la violence à l'école.

Le gouvernement a pris des mesures proactives en s'engageant avec les OSC et les communautés scolaires pour élaborer la règlementation et assurer sa mise en œuvre.

La communauté scolaire, y compris les enseignants, les élèves et les parents, a participé au processus en fournissant des informations et des commentaires sur la règlementation, pour finalement en façonner le contenu afin de répondre aux besoins et aux préoccupations spécifiques des personnes touchées par la violence à l'école.

La mise en œuvre du changement

Tout d'abord, l'engagement du gouvernement à créer des écoles accueillantes pour les enfants et à ouvrir des espaces de dialogue avec la société civile a été primordial. Cette approche était en place depuis un certain temps, mais il fallait une réglementation plus stricte et une équipe de prévention de la violence plus structurée à tous les niveaux.

Ensuite, par le biais de forums politiques tels que les réunions des groupes locaux des partenaires de l’éducation, les séminaires et les ateliers avec le ministère de l'Éducation et le parlement national, la Coalition nationale pour l'éducation en Indonésie a été en mesure d'influencer le gouvernement pour qu'il agisse sur la prévention et la lutte contre la violence à l'école.

La Coalition nationale pour l'éducation en Indonésie s'est engagé dans le suivi et le signalement des cas de violence dans les écoles, soulignant l'urgence d'une intervention réglementaire. Il s'agissait notamment d'aider activement les survivants afin qu'ils puissent bénéficier d'une protection, d’un sécurité et de conseils appropriés. Des rapports réguliers et des mises à jour ont été fournis aux décideurs politiques afin de maintenir l'attention sur le problème.

Le travail de sensibilisation et les campagnes ciblant les élèves ayant subi des violences à l'école leur ont donné le courage de s'exprimer et d'obtenir justice. Ces campagnes ont attiré l'attention du public et encouragé le gouvernement à créer et à mettre en place un environnement sûr et accueillant pour les enfants dans les écoles.

"Avant les campagnes, je me sentais isolé et j'avais peur. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir une communauté derrière moi, prête à lutter contre la violence et la discrimination dans les écoles."

- Putri Ayu, élève au lycée de Jakarta.

Enfin, la coalition a fait appel aux médias pour attirer l'attention du public. La couverture médiatique quant au nombre croissant de cas de violence dans les écoles a contribué à sensibiliser l'opinion publique et à faire pression sur les autorités pour qu'elles prennent des mesures.

Les enseignements tirés

Le projet soutenu par L’Éducation à voix haute a facilité le partage des connaissances et renforcé les capacités des acteurs de l'éducation en Indonésie.

Grâce à des ateliers, des formations et des conférences, ils ont échangé des bonnes pratiques, appris des stratégies efficaces pour prévenir la violence à l'école, ce qui a permis au gouvernement de développer une nouvelle politique et des compétences pour traiter ce problème de manière efficace.

"Participer aux formations proposées par le projet nous a doté de compétences pratiques et de stratégies que nous avons pu immédiatement mettre en œuvre dans nos écoles pour créer des environnements d'apprentissage plus sûrs." 

- Abdullah Masud, Directeur de collège à Depok dans le Java occidental

La collaboration et la coordination entre les agences gouvernementales, les OSC et les médias sont essentielles. Il est primordial de définir clairement les rôles et les responsabilités de chaque partie prenante et d'assurer une communication et une coopération efficaces en participant aux réunions des groupes locaux des partenaires de l'éducation et à diverses discussions initiées par le gouvernement et les OSC.

En outre, le gouvernement et les OSC invitent et impliquent les médias dans la diffusion des politiques gouvernementales et des voix de la communauté.

Par ailleurs, il convient de mettre en place un suivi et une évaluation continus de l'efficacité des interventions pour identifier les domaines à améliorer et procéder aux ajustements nécessaires. La collecte et l'analyse des données sont importantes pour évaluer l'impact des interventions et éclairer la prise de décision. La Coalition nationale pour l'éducation en Indonésie suit les données sur les cas de violence à l'école et le type de violence.

Une nouvelle culture de bienveillance à l'école

Le projet soutenu par L’Éducation à voix haute a permis de faire entendre la voix des élèves, des enseignants, des parents et des survivants de violences dans l'élaboration des politiques et des programmes de prévention de la violence à l'école.

En favorisant une participation active, le projet soutenu par L’Éducation à voix haute a permis de créer des solutions plus inclusives et plus efficaces pour relever les défis complexes de la violence et du harcèlement dans les établissements scolaires.

Les élèves et les parties prenantes dans les écoles bénéficieront d'un environnement scolaire plus sûr et plus accueillant qui promeut l'égalité des genres, le respect, la tolérance et l'empathie.

En s'attaquant de front aux problèmes de violence et de harcèlement, la nouvelle règlementation est un exemple positif pour les générations futures et met l’accent sur une culture de bienveillance et de responsabilisation au sein du système éducatif.

Cet article a été publié à l'origine sur le site web du GPE, lire l'article original ici.