"Education à Voix Haute rassemble une force d'organisations extraordinaires qui poussent au changement. Nous sommes là pour les soutenir en évaluant si ce qu'elles font présentement marche, et en les aidant à développer des moyens pour que leur plaidoyer soit plus efficace".

C'est ce qu'affirme Sam Boering, facilitateur d'apprentissage principal auprès de la Management for Development Foundation (MDF), basée aux Pays-Bas. Partenaire'experts mondialement reconnus en matière de gestion et de développement des organisations, la MDF s'est associée l'année dernière aux experts en recherche éducative de l'Australian Council for Education Research (ACER) et est devenue un partenaire mondial d'apprentissage de l'EOL.

L'ACER est l'un des principaux centres mondiaux de recherche sur l'éducation. Son objectif global est de développer une compréhension de l'enseignement et de l'apprentissage efficaces afin d'améliorer les résultats de l'éducation pour des millions d'enfants dans le monde.

"Alors que le MDF se concentre sur la conception et la gestion de projets, nous mettons l'accent sur la mesure du changement et aidons les bénéficiaires à recueillir et à analyser les données afin de disposer d'une base solide pour leur travail", déclare Sladana Krstic, chargé de la recherche à l'ACER UK.

Ensemble, les deux institutions contribueront à doter d'outils les bénéficiaires sélectionnés et à renforcer leurs capacités dans des domaines tels que la recherche en éducation, la sensibilisation, les analyses d'impact et la gestion adaptative, pour n'en citer que quelques-uns.

Elles travailleront également avec les bénéficiaires sélectionnés pour piloter des recherches et des projets qui pourront être synthétisés sous forme d'apprentissage et d'approches suggérées pour un plaidoyer efficace.
"Grâce aux outils et à l'expérience que nous apportons, nous nous efforcerons à jouer un rôle en comblant le fossé entre la théorie et la pratique. Le changement social est incroyablement complexe, pourtant, nous nous tournons souvent vers les vœux pieux et la répétition de ce que nous croyons être efficace, au lieu de consacrer le temps nécessaire à la collecte d’évidences et à l'adaptation de nos approches de plaidoyer", déclare Sam Boering.

Les théories du changement sont-elles solides ? 

Pour leur première tâche en tant que partenaire d'apprentissage d’EOL, l'ACER et le MDF travaillent avec trois bénéficiaires : School for Life, Institute of Informatics and Development et SAYWHAT, qui se sont portés volontaires pour participer à un projet pilote dans le cadre duquel ils doivent examiner de près leurs approches actuelles en matière de plaidoyer et évaluer leur efficacité réelle.

"Nous utilisons la théorie du changement des organisations comme point de départ. Jusqu'à présent, nous avons travaillé ensemble pour identifier les hypothèses sur lesquelles reposent leurs théories et stratégies de changement et nous sommes en train de vérifier si elles sont solides", explique Sladana Krstic.

Ils ont travaillé avec la "Matrice du changement social" pour identifier les questions de recherche auxquelles les bénéficiaires s'efforcent maintenant de répondre par le biais d'une recherche-action menée au sein de leurs groupes cibles.

"Il sera très intéressant d'apprendre dans quelle mesure leurs hypothèses se vérifient, mais plus encore de voir comment ils peuvent ensuite s'adapter et s'ajuster sur la base des nouvelles connaissances acquises. Dans l’idéal, les informations qu'ils produisent actuellement devraient être intégrées dans chacune de leurs théories du changement, ce qui les amènerait à revoir toutes leurs approches", déclare Sam Boering.

L'ACER et le MDF dirigent le processus et, en cours de route, renforcent les capacités des organisations et les dotent de tous les outils nécessaires à un processus avantageux : cartographie des parties prenantes, analyse des dynamiques de pouvoir, matrice de changement social, recherche basée sur l'action, récolte des résultats, analyse qualitative des données et gestion adaptative, pour n'en citer que quelques-uns.

Le projet de recherche-action soutiendra les trois coalitions participantes, mais selon Sam Boering, l'objectif principal est d'utiliser les connaissances créées au cours du processus et de les transmettre à tous les partenaires EOL et au-delà.

Partager les premiers résultats d'ici juillet

Les deux institutions combinées ont plus de 130 ans d'expérience dans la recherche sur l'éducation et le développement de la gestion, qu'elles se réjouissent de pouvoir mettre à profit. En même temps, elles estiment qu'elles ont beaucoup à apprendre en collaborant avec "Education à Voix Haute".

"Nous espérons apprendre beaucoup de choses. Par exemple, nous avons rarement l'occasion de nous concentrer autant sur le niveau local que dans ce projet, et il a été intéressant de comprendre à quel point leurs réseaux locaux sont étendus et complexes. J'ai hâte de creuser cette question pour comprendre comment ces groupes et individus très locaux peuvent influencer et informer le travail de plaidoyer", déclare Sladana Krstic.

Sam Boering ajoute : " Il est également nouveau pour nous de travailler consciemment et de manière articulée avec la perspective de l'inclusion.

Pour l'ACER comme pour le MDF, l'inclusion est une valeur fondamentale et un objectif final. Mais souvent, nous ne l'exprimons pas ou nous ne sommes pas conscients que nous sommes nous-mêmes inclusifs ou que les méthodes et les outils garantissent et contribuent à l'inclusion. Nous avons beaucoup à apprendre dans ce domaine", déclare-t-il.

D'ici juillet, ACER et MDF espèrent avoir synthétisé les connaissances issues du projet initial avec School for Life, IID et SAYWHAT, et créé un format pour le partage de l'apprentissage - y compris un rassemblement d'outils pratiques que les organisations peuvent utiliser pour évaluer et améliorer leur plaidoyer.

"Nous avons hâte de partager, discuter de nos résultats et de décider des prochaines étapes", déclare Sladana Krstic. En attendant, Sam Boering et elle acceptent tout de même de partager une idée tirée de leur travail, qu'ils ont trouvée vraie, à travers le temps et l'espace. "Mon message capital est de toujours rechercher la sagesse locale - travailler aussi près que possible des gens sur le terrain, car ce sont eux qui ont les meilleures solutions à leurs problèmes", déclare Sladana Krstic.

"N'oubliez pas que le changement social est complexe. Il est essentiel de prendre le temps de comprendre et d'apprendre. Plutôt que de se contenter de mesurer les résultats, je pense que les gens devraient être tenus responsables de l'apprentissage et des actions qu’ils entreprennent à la suite de cet apprentissage," Sam Boering ajout.