Melifa Divaison is a student at Mtidza Primary School, Malawi. Photographed by Travis Stonken, GAYO

Le Malawi enregistre un nombre record de filles passant les examens du premier cycle du secondaire

Après des décennies de disparités entre les sexes dans l’éducation, le Malawi franchit une étape importante vers l’égalité des sexes dans l’éducation. Les bénéficiaires de l’Education à Voix Hautes, Girls Activists Youth Organisation et Civil Society Education Coalition, ont mené une campagne nationale pour obtenir une augmentation des budgets et l’égalité des sexes à tous les niveaux du système éducatif.

Pour la première fois dans l’histoire, les filles ont été plus nombreuses que les garçons à passer les examens du Junior Certificate of Education (JCE) au Malawi en 2024, une avancée majeure qui marque un tournant dans l’approche du pays en matière d’éducation des filles.

« C’est une réussite monumentale pour le Malawi. Pendant des années, les filles des zones rurales ont été confrontées à des obstacles insurmontables pour accéder à l’éducation. L’augmentation du budget, associée à l’amélioration des infrastructures, leur a donné la possibilité de poursuivre leurs rêves et de réussir », déclare Richard Batch, directeur exécutif de l’organisation Girls Activist Youth Organization (GAYO).

Les statistiques publiées par l’agence de presse Malawi News Agency en 2024 montrent que sur les 163 950 candidats inscrits aux examens JCE 2024 dans tout le pays, 84 226 étaient des filles et 79 724 des garçons. Selon l’agence de presse, cette réussite est le résultat direct d’investissements importants dans l’éducation, en particulier dans les efforts visant à améliorer les installations et à relever les défis spécifiques auxquels les filles sont confrontées pour accéder à l’éducation.

Cette évolution positive fait suite à un changement historique dans la répartition du budget national du Malawi consacré à l’éducation, qui a connu une augmentation sans précédent, passant de 17 % à 31 % en mars 2022. Cette augmentation du financement en pourcentage du budget national a été fortement préconisée par GEAR Alliance (Girls Education Advocacy in the Region), bénéficiaire d’une subvention d’Education Out Loud, sous l’impulsion de l’organisation Girls Activist Youth Organization (GAYO) et avec le soutien de la Civil Society Education Coalition (CSEC).

Ensemble, ils ont poussé le gouvernement à reconnaître l’urgence de donner la priorité à l’éducation. Au cœur de ces efforts figurait un appel en faveur d’une meilleure infrastructure, d’un environnement d’apprentissage amélioré et, surtout, de la nécessité de répondre aux besoins spécifiques des filles. L’un des moyens les plus significatifs par lesquels l’augmentation du budget de l’éducation a soutenu l’éducation des filles est la construction de toilettes adéquates dans les écoles.

Il s’agit d’une avancée considérable pour le Malawi. Pendant des années, les filles vivant dans les zones rurales ont été confrontées à des obstacles insurmontables en matière d’éducation. L’augmentation du budget, associée à l’amélioration des infrastructures, leur a donné la possibilité de poursuivre leurs rêves et de réussir.

Les nouvelles toilettes ont changé notre vie. Avant, nous manquions souvent l’école pendant nos règles, car nous n’avions nulle part où aller. Maintenant, nous nous sentons plus à l’aise et pouvons nous concentrer sur nos études.

Ensemble, nous avons fait en sorte que l’éducation des filles ne soit plus une question secondaire, mais une priorité dans le programme de développement national du Malawi. C’est un moment à célébrer, mais c’est aussi un appel à poursuivre nos efforts.

Selon Richard Batch, l’absence d’installations sanitaires adéquates a longtemps constitué un obstacle majeur à la scolarisation des filles, en particulier après leur puberté. Sans accès à des toilettes privées et propres, de nombreuses filles étaient contraintes d’abandonner l’école ou de manquer des cours pendant leurs règles.

« Les nouvelles toilettes ont changé notre vie. Avant, nous manquions souvent l’école pendant nos règles parce que nous n’avions nulle part où aller. Maintenant, nous nous sentons plus à l’aise et nous pouvons nous concentrer sur nos études », confirme Melifa Divaison, élève à l’école primaire Mtidza.

Selon Kisa Kumwenda, responsable de programme au CSEC et membre du Réseau national pour l’éducation des filles au Malawi, le succès de cette transformation est le résultat direct de la collaboration entre divers acteurs, notamment le ministère de l’Éducation, des organisations de la société civile et des dirigeants communautaires.
« Ensemble, nous avons fait en sorte que l’éducation des filles ne soit plus une question secondaire, mais une priorité dans le programme de développement national du Malawi », déclare-t-il.

Il en résulte un environnement éducatif plus favorable et plus inclusif, en particulier pour les filles des zones rurales qui, auparavant, avaient un accès limité aux installations et aux ressources scolaires.
« C’est un moment à célébrer, mais c’est aussi un appel à poursuivre nos efforts. Grâce à des partenariats appropriés et à des investissements soutenus, nous pouvons continuer à éliminer les obstacles auxquels les filles sont confrontées dans le domaine de l’éducation », ajoute Kisa Kumwenda.

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