À Samoa, l’apport de la communauté est la clé d’une planification de l’éducation réussie

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Muriel Poisson et Joy Leaupepetele, UNESCO Institut international de planification de l'éducation (IIEP)
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Primary school children in Lefaga, Upolu, Samoa.
corners74/Shutterstock.com
Des élèves à Lefaga, Upolu, Samoa.

Le Réseau d’éducation de Samoa (SEN) prône l’inclusion des groupes marginalisés dans les processus de planification et de politiques éducatives afin de relever des défis de longue date dans le secteur de l'éducation, comme la baisse des compétences en lecture, écriture et calcul, les taux élevés d'abandon scolaire ou la pénurie d’enseignants.

Joy Leaupepetele, directrice et coordinatrice du SEN, revient sur sa participation à une récente formation de l’IIPE sur les fondements de la planification de l'éducation, en tant que bénéficiaire d'une subvention d’Éducation à voix haute. Elle explique comment cette formation soutient sa mission visant à garantir une éducation de qualité inclusive et équitable pour tous à Samoa.

Pourquoi pensez-vous qu’il est important que les acteurs de la société civile de Samoa participent à la planification et de la gestion de l’éducation ?

La participation des acteurs de la société civile à Samoa est cruciale pour la planification et la gestion de l’éducation, et les exclure comporte des risques. Les organisations de la société civile (OSC) tels que les associations de parents, les organisations confessionnelles et les ONG travaillent en étroite collaboration avec les communautés. Elles comprennent les besoins et les aspirations spécifiques de la jeunesse samoane. En les associant à la planification, on s’assure que le système éducatif répond à ces besoins et reflète les valeurs de la communauté.

La société civile apporte une diversité de perspectives. Elle peut remettre en question les approches traditionnelles et plaider en faveur de solutions innovantes qui préparent mieux les jeunes à l’avenir. Les OSC peuvent également demander des comptes au gouvernement vis-à-vis de ses engagements en matière d’éducation. Elles peuvent suivre les progrès, identifier les lacunes et préconiser des améliorations.

L’importance culturelle de la communauté à Samoa rend l’implication de la société civile encore plus cruciale. En travaillant ensemble, le gouvernement, la société civile et les communautés peuvent créer un système éducatif qui donne à la jeunesse samoane les moyens de se bâtir un avenir.

Quels sont les risques de ne pas inclure ces acteurs ?

Un système éducatif planifié sans l’apport de la communauté risque de manquer sa cible, en ne correspondant pas aux besoins des jeunes et en ne les dotant pas des compétences dont ils ont besoin pour réussir. Si les jeunes ont l’impression que leur voix n’est pas entendue dans le processus de planification, ils risquent de devenir indifférents et de se désintéresser de l’éducation. Cela peut conduire à des taux d’abandon plus élevés et à des résultats globaux plus faibles. L’exclusion des OSC, en particulier celles qui représentent des groupes défavorisés, peut exacerber les inégalités existantes. Par exemple, le système éducatif risque de ne pas apporter de réponses aux défis spécifiques auxquels ces groupes sont confrontés, ce qui les marginaliserait encore plus.

Comment le cours de l'IIPE vous aide-t-il à mieux vous engager pour contribuer à façonner l'avenir de l’éducation ?

Le cours « Les fondements de la planification de l’éducation pour les bénéficiaires de subventions EOL » nous a donné les moyens de mieux défendre l'avenir de l’éducation à Samoa. Tout d’abord, il nous a aidés à comprendre le système. En ce qui concerne le processus de planification, il nous a permis de nous familiariser avec les étapes clés de la création et de la mise en œuvre des plans d’éducation. Ces connaissances nous aideront à comprendre où et comment nous pouvons faire entendre notre voix de manière effective. Au sujet des parties prenantes et des responsabilités, le cours nous a apporté une meilleure compréhension des différents acteurs impliqués dans la planification de l’éducation, des responsables gouvernementaux aux éducateurs et aux leaders communautaires. Cela nous aidera à identifier les personnes avec lesquelles collaborer et comment fonctionner efficacement dans le système.

Par ailleurs, le cours a été utile pour mieux comprendre l’engagement stratégique. Par exemple, en montrant comment identifier les besoins et analyser l’état actuel de l’éducation à Samoa. Cela nous aidera à identifier les problèmes les plus urgents auxquels sont confrontés les jeunes dans nos communautés. Il nous a également permis d’apprendre à traduire ces besoins en revendications claires et réalisables, y compris en développant des compétences en communication, en négociation et en engagement public, qui sont toutes cruciales pour influencer la prise de décision.

Nous avons également appris l'importance de la collaboration entre la société civile et le gouvernement ainsi que des stratégies pour construire des partenariats et travailler ensemble pour atteindre des objectifs partagés.

Le cours nous donne les moyens d'agir. En acquérant une solide compréhension de la planification de l'éducation, nous nous sentons plus en confiance pour participer aux discussions et plaider en faveur du changement. Le cours nous a également fourni les outils et les connaissances nécessaires pour participer de manière significative aux consultations et aux processus de planification.

Dans l’ensemble, en suivant ce cours, nous sommes mieux placés pour tirer parti de notre subvention EOL afin de faire réellement la différence. Je serai maintenant à même de comprendre le paysage éducatif, défendre stratégiquement les besoins de notre communauté et collaborer efficacement avec d’autres parties prenantes pour construire un avenir meilleur pour l’éducation samoane.

Cet article a été publié à l'origine sur le site web de l'IIPE, lire l'article original ici.